dimanche 22 novembre 2009

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Édition du samedi 21 novembre 2009

PortraitCap sur le pôle Nord pour l’actrice gardoise Nathalie Horn

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« Où peut-on avoir conscience de se nourrir telle une plante ? De rencontrer un tel espace de respiration ? » Jusqu’à la fleur de l’âge - ou plutôt avant l’âge des fleurs - ce fut sur les plus grandes scènes de théâtre et plateaux de cinéma pour la comédienne Nathalie Horn, née Spilmont. L’actrice a désormais d’autres préoccupations que de disputer les castings à Juliette Binoche et Béatrice Dalle, ou donner la réplique à Belmondo, Hossein ou Clovis Cornillac. Son seul souci, c’est l’Arctique ! Rien que l’Arctique, mais tout l’Arctique.

Entre sa coquette galerie d’art de Sommières et sa propriété de Junas (Gard) où elle produit des plantes aromatiques et médicinales, cette ravissante quadra à laquelle les critiques cinématographiques attribuaient dans les années 1980, une beauté et 
une prestance n’ayant rien à envier à Sarah Bernhardt, occupe l’essentiel de son temps libre à remuer ciel et terre, afin que le pôle nord ne soit pas l’éternel oublié du sommet de Copenhague sur le climat.

Le virus l’avait prise dès la fin du siècle dernier à Hawai où avec son premier époux, le windsurfeur anglais Eric Beale, Nathalie Horn papillonnait confortablement entre le théâtre amateur (elle monta Huis-Clos de Sartre et Le visiteur de Schmitt), le yoga et les médecines douces, dont elle est devenue une érudite. La passion jamais assouvie pour la lointaine chambre froide de la planète, l’a accompagnée en Sommièrois, où cette jeune femme de bonne famille est établie depuis trois ans. Avec Peter Horn, 40 ans, son norvégien de mari et leurs enfants, de 15 et 4 ans.

De l’Unesco à Greenpeace, en passant par la Fondation Nicolas-Hulot où la toute puissante association américaine 350.Org, soutenue par les héritiers Rockfeller, il n’est pas une organisation non gouvernementale (ONG) qui n’ait eu contact avec cette divine passionaria de l’Arctique. Son viatique : que le Pôle nord soit inscrit, sans délais, au patrimoine de l’humanité et non pas confié au seul Conseil de l’Arctique (Russie, Etats- Unis, Norvège, Canada, Danemark), qui n’attendra assurément pas la fonte de la calotte glaciaire pour en exploiter les ressources et gâter à jamais ces grandioses banquises.

A ses yeux tant enjôleurs qu’ils mirent Clovis Cornillac Hors la loi, l’exploitation d’un tel patrimoine anéantirait les efforts consentis en faveur des énergies renouvelables, accélèrerait le réchauffement climatique, réinstallerait le bras de fer militaire entre les grandes puissances et occasionnerait de profonds désordres socio-économiques. « Si l’après-pétrole est différé de plusieurs dizaines d’années, qui ira investir dans des énergies nouvelles ? » Poser cette question, c’est y répondre pour Nathalie Horn et son association Sanctuary qui ont trouvé en Robert Redford un précieux allié. Dès 2007, l’acteur américain fut à l’origine d’une pétition pour que l’Arctique soit préservé. Et que les hommes qui ont déja tant bafoué la nature sous le regard effaré des gorilles d’Amazonie, ne le sacrifient pas sur l’autel de l’or noir et de ses pétro-dollars. De Sommières où elle songe chaque nuit aux aurores boréales et aux icebergs, Nathalie Horn implore qu’on laisse en paix l’ours blanc et la baleine à bosse.
 
Ce quelle dit: "L'Arctique doit entrer dans le giron et sous la protection des 192 états membres de L'ONU. Ce serait un crime écologique que de livrer aux appétits de cinq nations qui, sous couvert de tant de missions et expéditions scientifiques, ont désormais la certitude que le sous-sol renferme des poches immense de gaz naturel, ainsi que 25% des réserves mondiales de pétrole. Les experts évaluent à 412 milliards le nombre de barils de pétrole, soit plus que la production d'Arabie Saoudite" affirme t'elle.

Gérard LAUDINAS

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